Altra, on parle ?
- Christophe
- 20 déc. 2021
- 4 min de lecture
Après deux années en tant qu’ambassadeur au sein de la Team Red Altra (2020 & 2021), j’ai choisi de laisser la place à d’autres coureurs en ne postulant pas à la team 2022 dont le recrutement est en cours. J'en profite pour remercier Altra pour sa générosité.

Valoriser une marque sur les réseaux lorsque celle-ci nous soutient généreusement (4 paires par an & des tenues complètes) c’est plus que normal mais ça peut aussi être perçu comme intéressé. Maintenant que je ne ne suis plus en contrat avec la marque, je vais donc prendre quelques minutes pour vous faire part de mon ressenti.
L’ADN d’Altra c’est d’abord deux grands principes :
- Le balanced cushioning (le zero drop, pas de différence de niveau entre l’avant et l’arrière de la chaussure pour optimiser l’alignement du corps).
- La Toe Box Footshape (forme de la chaussure à la forme du pied pour que les orteils puissent dérouler sans contrainte, le plus naturellement)
Lorsque j’avais découvert Altra en 2015 ; j’avais tout de suite adhéré au concept Toe Box footshape mais la marque n’était pas encore assez mûre sur certaines caractéristiques à mon goût et notamment sur le maintien médio-pied et l’accroche. Pour l’anecdote, j’ai toujours une paire d’Instinct de l’époque. Elle est vraiment laide mais qu’est-ce que j’utilise beaucoup sur tapis. Elle me semble inusable.

Ces dernières saisons, Altra est clairement monté en gamme avec des modèles carrément plus aboutis. La marque américaine a réussi le challenge d’allier maintien médio-pied et footshape. Côté look, les nouvelles collections sont bien sympas et diversifiées à l’image des Olympus Black & White avec une touche d’orange. S'il faut un petit temps d'adaptation au zero drop, on s'y fait finalement vite. C'est un peu moins dynamique sur le plan biomécanique (le centre de gravité n'est plus en avant mais dans l'axe du corps) mais ça permet d'enchaîner les kilomètres et ça optimise le travail de foulée.
Bitume :

Sur le bitume, l’Escalante ravira probablement les petits gabarits mais, à mon goût, elle manque d’amorti et de dynamisme (je fais 1m80 pour 73kilos). Par contre, la nouvelle Rivera est parfaite ! L’amorti au millimètre, le confort excellent, la légèreté remarquable, et pas de dérapages intempestifs sur les portions humides. Je suis fan ! Je l’utilise en compétition mais aussi beaucoup à l’entraînement. Si vous voulez encore optimiser le maintien, la Torin et la Provision (pour les pronateurs) vous apporteront le combo-parfait mais au détriment de quelques grammes supplémentaires. Je pense que la Paradigm sera appréciée par les gabarits lourds même si je ne suis pas adepte des semelles « oversize » sur bitume. Je pense que l’oversize n’a d’intérêt que lorsque les terrains sont très techniques.
Trail :

Si je n’ai pas eu le plaisir de découvrir les dernières Superior, mes chouchous ont longtemps été les Timp qui sont ultra polyvalentes (j’en ai 3 paires pour vous dire !). Plus récemment, j’ai re-découvert la Lone Peak, le modèle phare historique, qui est clairement montée en gamme en terme de maintien et d’accroche. Pour l’anecdote, je l’ai inauguré sur les 59km du Grand Trail Nocturne des Hauts-de-France en les sortant de la boite. Aucune ampoule, pas de frottement délicat et une accroche bien meilleure que par le passé.

En Ultra-Trail, là où confort et amorti doivent rimer, j’apprécie vraiment la Olympus, le modèle « oversize » de la gamme trail. Je l’ai notamment utilisé durant les 130km de l’UTCAM 2020. Le bonus c’est que pour ce genre de modèle volumineux, elle n’est vraiment pas lourde. Je l’utilise aussi dans les trails sur sable, là où il faut de la portance et à chaque fois elle fait la différence dans les dunes. C’est bluffant !
On pourrait presque la comparer à la Speedgoat de chez Hoka sauf que la Speedgoat est bien plus étroite et que je ne l’a supporte pas plus de 40km et qu’elle m’engendre des douleurs sous la voute plantaire et dans les genoux.
A noter que les guêtres de la marque s’adaptent aux différents modèles et, en plus d’être légères, elles sont bien pratiques dans le sable ou la boue.
Bilan :

Vous l’avez compris, j’adhère pleinement au concept.
J’ose à peine le signaler et je touche du bois, mais c’est finalement un point capital : au cours de ces deux années je n’ai connu aucune blessure réellement handicapante, pas de forfait, pas d'abandon. De temps à autre, j'ai bien une petite inflammation ou douleur musculaire par ci par là mais l’aponévrosite est un vieux souvenir tandis que la tendinose dont je souffre depuis 2017 est beaucoup plus discrète depuis que je suis en drop zero.
De manière générale, le plus gros point faible d’Altra c’est l’absence de modèles avec une très grosse accroche pour faire face aux conditions boueuses. Peut-être que la MT King répond à cela mais je trouve qu’il faudrait cultiver davantage sur la gamme. Le preview des modèles 2022 avec de nouveaux modèles équipés de semelles Vibram pourrait bien résoudre ce bémol. A tester !
A noter que la dernière Timp a rencontré quelques soucis de collage vite résolus et compensés par la marque mais qui ont pu en refroidir certains sur le coup.
J’espère que ce petit tour d’horizon vous sera utile et vous incitera à découvrir Altra. J’ai bien conscience que nous sommes tous différents sur le plan anatomique et physiologique mais j’avais envie de vous faire ce retour d’expérience. Librement.
Merci Altra !
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