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l'AMT, un parcours imaginé par Christian Grey

  • Photo du rédacteur: Christophe
    Christophe
  • 21 sept. 2018
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : 20 déc. 2021


Au cœur de magnifiques Ardennes Françaises, l’AMT c’est un peu le 50 Nuances de Grey du trail avec son parcours escarpé par une multitude de montées et descentes dans les forêts (95km, 5000mD+ cette année). 50% des coureurs au départ abandonnent. Entre souffrance et plaisir, la limite est parfois très mince… http://www.ardennes-megatrail.com/


Vendredi 23 juin, Arrivé à Hautes-Rivières en début d’après-midi, direction le contrôle du matériel obligatoire et récupération du dossard. En 2015, j’avais misé sur le confort d’une chambre d’hôtel et finalement j’ai fait une nuit blanche… Cette fois c’est donc camping sur place d’autant qu’un espace est prévu à cet effet. Ça me permettra de gratter une heure de repos. Montage de tente, douche, séance de Compex et hop à la sieste. 19h, je suis réveillé en sursaut par le vibreur ; c’est mon pote Benoit Dufloer du Team Gravelines Trail qui m’appelle car il est arrivé sur site. Benoit est inscrit sur le Roc La Tour (54km) car il prépare l’Ultra Trail du Mercantour. Nous partons diner un bon gros sandwich diététique à Charleville-Mézière. De retour au village départ, nous ne trainons pas car il nous reste 4h30 avant le réveil. Samedi 24 juin, réveil 3h00, J’ai dû dormir deux heures max mais c’est déjà ça. Je retrouve Ben qui n’a presque pas dormi et nous prenons un solide petit dej offert par l’organisation avant de revêtir la tenue de combat et de déposer le sac d’allégement que je retrouverai au km 54. Le briefing est original, extrait : « nous vous informons que nous sommes en vigilance orange avec un fort risque d’orage. Nous vous invitons à éviter de rester sous les arbres. Bon d’accord ce n’est pas évident sur un parcours qui se déroule en forêt ».


Bizarrement, je suis détendu comme rarement ; le signal est décalé d’un petit quart d’heure à cause d’un petit souci de navette. Je voulais immortaliser la scène du départ nocturne au milieu d’une rangée de flambeaux tenus par des bénévoles ; sauf que j’ai oublié la carte de la GoPro … Oups … On repassera pour les souvenirs photosSamedi 24 juin, Départ 5h15, Top départ ; Nous étions dans les premières lignes mais on se laisse vite décrocher en prenant un tempo confortable et rythmé. L’objectif est de ne pas faire grimper le cardio contrairement à l’an passé où j’étais déjà cuit au bout 30km. Après dix premiers kilomètres à nous faire dépasser ; la tendance s’inverse progressivement et on commence à remonter. Au 20e km, le soleil fait son apparition et il fait même un peu lourd avec un fort taux d’humidité. Les paysages sont superbes bercés par la légende des 4 Fils Aymon. Au 27e km, nous passons au premier ravitaillement solide qu’on ne néglige pas ; nous traversons ensuite une usine avant de repartir dans les bois. C’est finalement au 30e km que nos chemins se séparent et je remercie Benoit de m’avoir accompagné ; il va terminer en boulet de canon et prendre la 17e place (8e V1) du Roc la Tour !!! Bravo champion !


Au ravitaillement du 32e km, je ne fais pas le plein d’eau totalement car le bénévole m’indique que le prochain ravitaillement se trouve à 10km environ. Sauf qu’il est en réalité 22km plus loin soit 3h15 plus tard. Pas grave, mais je vais devoir me rationner… La pluie bat son plein. On oublie le style et j’essaie d’ouvrir la bouche au maximum pour attraper des gouttes. Rémi, que j’évoquerai après, me confiera qu’il lui est arrivé la même chose et qu’il a bu dans un ruisseau. C’est de plus en plus glissant et voilà ma première gamelle du jour, sans gravité. Chaussures et chaussettes sont trempées, les semelles se barrent. On peut rêver plus confortable… En même temps, nous sommes dans le thème du « parc aux cochons », la réserve de sangliers que nous traversons.Samedi 24 juin, 13h15, ravitaillement d’Anchamps ; Dans ces conditions, autant dire que je ne suis pas mécontent d’arriver au ravitaillement d’Anchamps (54ekm). Je récupère le sac d’allégement et donc des chaussures et des chaussettes sèches. Je prends le temps de m’enfiler une boite de raviolis froids à l’abri d’une tonnelle. Pour la gastronomie on repassera... Je fais le plein des gourdes avec des goûts différents pour éviter de saturer du goût de l’eau comme ce fut le cas l’an passé. Tout au long de la journée, je vais m’appliquer à ingérer Sodium, Magnésium et Sucres, en alternant les aliments, les gels, les bananes, les compotes, les fruits secs, et les Tucs. Ça tombe bien, j’ai l’appétit pour tout. Et hop, je redépose le sac 15mn plus tard et ça repart. C’est dur de relancer et le mental commence à prendre une place importante. La tentation est forte de marcher lorsque tu ne vois personne ni devant ni derrière. Ça commence à piquer mais j’ai appris une chose c’est qu’en ultra, il faut toujours serrer les dents car il y a forcément des moments plus durs mais ça finit par revenir. Je visualise des images positives ça me rebooste alors que la pluie cesse. J’ai deux hallucinations dont une ou je vois une branche de bois se déplacer toute seule et l’autre ou j’ai cru voir une belette verte alors que c’est une branche pleine de mousse… Après course, je serai rassuré sur ma santé mentale car apriori c’est arrivé à la plupart d’entre nous.


Je pensais y échapper car le parcours a changé mais non ; l’AMT sans la côte de Madagascar ne serait pas l’AMT. Qui est plus au 62e km contre 42e l’an passé ; ce véritable mur est un juge de paix ; cette année on a même droit à un bonus avec une partie d’escalade en haut. Déjà avec les bâtons c’est du sport, mais je me demande comment font ceux qui n’en prennent pas. Le ravito du 64e km arrive à point nommé pour remplir les flasques et s’asperger d’eau car il fait chaud à cet instant… Je ne m’y attarde pas trop pour éviter que les muscles durcissent. Les montées se passent bien mais je commence à souffrir sur les descentes. Avec les Hoka, je suis moins à l’aise qu’avec les Salomon et je regretterai presque de ne pas les avoir conservées. Samedi 24 juin, Départ 17h15 ; Arrivé au 75e km, j’entends la voix de Benoit qui est venu à ma rencontre avant de rentrer dans le Nord ; il m’accompagne pendant quelques dizaines de mètres jusqu’au ravitaillement ; ça me fait du bien. Le petit hic c’est que j’apprends que nous prenons un bonus de 2km supplémentaires puisque l’arrivée a été modifiée pour contourner la Semoy qui est en crue … Je sors du ravitaillement avec Ré Mi, un expert du Team Waa, que je croise régulièrement depuis le 30e km ; nous discutons un peu mais il va plus vite que moi en descente. Le parcours nous emmène de part et d’autre d’une petite rivière que nous devons traverser une dizaine de fois, c’est glissant et je ne prends pas de risque. Je me fais d’ailleurs rattraper par un coureur que je m’emploie à garder en ligne de mire pour conserver du rythme.


Au moment, ou je le rattrape, je prends une magistrale gamelle allongé dans une marre de boue bien crade. J’en ai partout mais il faut relancer. Il y a de plus en plus de cailloux, et nous voilà au pied de la Roche aux Corpias pour une partie d’escalade à la verticale. C’est un passage autant majestueux que périlleux via une échelle et des chaines, tout ça avec les bâtons dans les mains et sous la pluie qui vient de reprendre de plus belle… Elle redouble d’intensité et j’hésite à ressortir la veste étanche, mais ça ne durera que quelques minutes. Ouf. Je retrouve Rémi Arragon à dix kilomètres de l’arrivée ; tout en courant on discute un peu à la cool et il me propose de finir ensemble. Non seulement il est bien sympathique mais en plus on va se booster pour tenter de finir en – de 16h. La dernière difficulté qui m’avait semblé être un enfer l’an passé se passe en souplesse cette année ; ça commence à sentir l’écurie. Pour le - de 16h ça devrait le faire alors on décide de corser un peu l’affaire en essayant d’arriver avant 21h ; un petit défi qui nous fera garder un beau rythme. Samedi 24 juin, 20h56, Arrivée ; Pas besoin de rallumer la frontale cette année car c’est vers 20h56 que nous coupons la ligne à la 37ème position en 15h41mn59s plutôt frais et sous le soleil ! Avant de recevoir notre t-shirt de Finisher, le speaker vient nous poser quelques questions sur la course et j’en profite pour remercier les bénévoles très sympas et mobilisés toute la journée du petit matin jusqu’au milieu de la nuit suivante. La logistique est vraiment impressionnante derrière ce genre d’épreuve quand on imagine le balisage, la sécurité, les ravitaillements…


Place ensuite à la douche plus que nécessaire, un passage par la podologue, la masseuse et surtout un excellent repas offert par l’organisation. Côté bilan, l’objectif est atteint avec 3h15 de moins que l’an passé dans des conditions plus compliquées mais surtout en prenant bien plus de plaisir; car c’est bien ça l’essentiel après-tout ! De la souffrance, il y en a eu aussi mais c’est dingue à quel point on l’oublie une fois la ligne d’arrivée franchie. Je ne suis pas naturellement doué pour l’Ultra Trail mais c’est comme un aimant, ce genre de défis m’attire alors à quoi bon résister ? Place maintenant à quelques semaines souple avant d’entamer le gros de la prépa pour tenter de venir à bout de la Diagonale des Fous. #teamgravelinestrail #teamcompex #ardennesmegatrail #AMT http://www.ardennes-megatrail.com/https://www.facebook.com/teamgravelinestrail/




 
 
 

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