Paris : Mon 1er Marathon ...
- Christophe
- 21 sept. 2018
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 20 déc. 2021
29 octobre 2015, j’apprends avec bonheur que j’intègre la Team Compex 2016 pour participer au 40ème Marathon de Paris, qui se déroulera le 3 avril au lendemain de mes 40 ans.
Préambule
Utilisateur régulier du Myrunner, je suivais l’actualité de la marque et j’avais donc répondu à un questionnaire qui permettait aux coureurs retenus d’embarquer pour cette belle aventure. Après avoir reçu le prêt d’un modèle SP 6.0 sans fil, nous avons eu le droit à un week-end d’entraînement à l’INSEP début février lors duquel nous avons pu faire connaissance dans une super ambiance, partager deux séances dans ce temple du sport et reçu notre tenue pour le marathon ainsi qu’une dotation Isostar.
Le 2 avril, nous recevons nos dossards sur le stand de la marque au cœur du salon du Running, Parc des expositions, et il s’en suit de quelques photos et interviews pour la marque.
Paris, 3 avril 2016Réveil matin 5h15… A l’image de cette semaine durant laquelle j’ai cumulé les insomnies, je vais partir à l’assaut de la distance mythique de 42km195m avec une petite heure de sommeil au compteur. J’ai tout essayé : relaxation youtube, mélatonine, lecture, TV… Rien n’y a fait. L’épuisement se fait sentir mais je vais me raccrocher au fait que la veille, le champion et sympathique Julien Bartoli, m’ait dit que c’est généralement bon signe. Au petit déjeuner de l’hôtel, c’est 50/50 entre ceux qui ont l’air en pleine forme et mes congénères stressés. Une douche vivifiante et hop on enfile la tenue de combat de la Team 2016. Dossard 1036 sur le torse, « En rouge et noir j’exilerai ma peur, j’irai plus haut que ces montagnes de douleur… » que la force de Jeanne Mas soit avec moi. La Défense -> Charles de Gaulle-Etoile. Pas mécontent de sortir de la bouche de métro, je tombe sur un groupe de filles bien ébréchées qui célèbrent joyeusement un EVJF et qui me souhaitent bon courage, je fais de même. Originale transition entre le Paris by Night et le Paris qui s’éveille.
7h, me voilà arrivé au stand Compex. Une collation, des transats, des vestiaires, des toilettes privées, des sourires... Nous sommes vraiment choyés. J’ai un peu d’avance sur le timing alors j’en profite pour m’allonger cinq minutes et me détendre. Les potes de la team arrivent les uns après les autres. Derniers réglages, dernières blagues, deux cafés, un jus de pomme, un petit shot de guarana et hop direction les sas de départ avec Yannick et Grég. Après les derniers encouragements, nos chemins se séparent. Sur les conseils de Mr Croquette, je ne regrette pas d’avoir demandé le sas préférentiel (accessible avec une référence de moins de 1h25 sur semi), juste devant le sas 3h. Ça me permet de ne pas être serré comme une sardine. Le speaker fait monter la pression. Le départ handi est donné. Dans dix minutes ce sera notre tour. La sono nous lance « les chariots de feu », je me retourne et je vois des dizaines de milliers de coureurs amassés avec l’Arc de Triomphe en arrière-plan (nous sommes + de 46000 au départ). J’ai la chair de poule. Bon allez j’avoue, j’ai les larmes qui montent. Pas besoin d’appareil photo pour une fois, cette image restera gravée. Je savoure pleinement le privilège d’être en bonne santé et de pouvoir vivre ce genre de moments. Quel pied !
8h45, c’est parti pour le décompte. 5, ,4, 3, 2,1 , top départ. Un instant magique, avec le levé de soleil à travers la grande roue et les encouragements du public pour cette horde de coureurs. Je ne m’enflamme pas, et me cale sur un tempo autour de 4mn05/km. Au 3ekm, je me laisse porter par l’ambiance tandis qu’un inconscient nous fait une belle frayeur au niveau du Louvres en traversant le peloton une valise à la main… Oups !
Les monuments et lieux mythiques se succèdent alors que je m’applique à bien m’hydrater et à manger de la banane sur chaque ravitaillement (ils sont situés tous les 5km). Je n’ai pas de musique dans les oreilles mais sincèrement ça aurait été dommage car c’est truffé d’orchestres. Et il y en a pour tous les goûts : reggae, cor de chasse, rock, orchestre symphonique, djembé, disco…Les kilomètres défilent, mon cardio ne s’affole pas, les jambes sont bonnes et la confiance s’installe. J’avale le premier gel au 14e kilomètre. Le bracelet d’allure personnalisé fourni par ASICS est vraiment d’une aide précieuse. L’objectif est de passer sous les trois heures mais j’ai fait inscrire les temps de passage pour 2h55 pour avoir un peu de marge quand ça va se gâter, le plus tard possible, tant qu’à faire.Passage au semi-marathon en 1h25mn02 contre 1h27mn12 sur le bracelet. Au 25e km, les quadriceps tirent un peu mais ça ne change rien au tempo. Alors je bois, je bois… Tandis que nous longeons la Seine, la Tour Eiffel nous domine fièrement et transperce le ciel bleu. Que c’est beau ! On attaque une série de trois tunnels. Une jolie surprise nous attend dans le plus long d’entre eux avec une ambiance déco « spa » et parfum aux huiles essentielles qui nous fait oublier les odeurs de pot d’échappement habituelles dans ce genre d’endroit. Top !Si ces tunnels sont souvent redoutés pour les petites montées casse-pattes en sortie, je les apprécie car ils permettent finalement de reposer certains muscles. Le soleil tape sévèrement, et me voilà au 30ème km symbolisé par un mur. Le public y est déchainé, c’est grisant.
Bip, bip, la montre vient de signaler un 33e km bouclé en 3mn59. Je ne sais pas trop quoi en penser, entre le petit ange qui me dit « c’est toujours ça de pris » et le diable qui me dit « tu vas le payer cher ». A ce moment-là, je suis sur les bases de 2h51. Ce qui devait arriver, arriva. J’ai beau m’hydrater un maximum et m’asperger d’eau pour me rafraîchir dès que possible, les mollets se mettent eux aussi à tirer. Au 35e km, mon rythme baisse sensiblement. C’est le mur ! Ne sera-t-il qu’un petit muret ou une forteresse ? Il reste sept bornes ; c’est juste un petit cinquième de ce que je viens de parcourir mais c’est tellement à la fois. Les défaillances sont de plus en plus nombreuses dans le peloton. Ça devient dur, je serre les dents et, là encore, je peux dire merci au trail car j’arrive à me trouver une foulée économe. Je courre en 4mn28/km, rien de sensationnel mais j’ai l’impression de doubler plus que l’on ne me double. Après un bref calcul, je me dis que, sauf défaillance extrême , ça ne devrait pas poser de problème pour les 3h. Au 40e c’est vraiment dur, dur avec 23 degrés au thermomètre mais je sens l’écurie. Sur la droite, j’aperçois l’éthiopienne Mengistu, gagnante de l’édition 2015 qui est sous un arbre, assise, épuisée.Plus on approche de la ligne, plus le public est nombreux, on s’encourage avec Rodolf qui était lui aussi ambassadeur Altra l’an passé.Pas besoin de regarder le GPS pour savoir que la ligne est proche. Le public est déchainé et frappe sur les panneaux. Cette ligne droite est magique, j’allonge une dernière fois la foulée. Ça y est, c’est fait. La ligne est coupée en 2h54mn35s, 47mn après le vainqueur, à la 497e place sur plus de 41000 finishers et 162e chez les Master 1. L’émotion ressentie à l’arrivée d’un marathon est énorme. Je savoure ce moment. Les bénévoles sont au top et nous remettent médaille souvenir, t-shirt finisher et un super ravitaillement. C’est pour vivre ce genre de moments que je fais du sport.
Du premier au dernier de la team, l’équipe Compex nous accueille tout sourire. Je reprends quelques forces au buffet, puis les transats tombent à pic et c’est parti pour une séance de récupération avec les appareils SP 8.0 mis à disposition. Un velours ! Petit à petit, la team 2016 se retrouve. On se félicite, on se raconte des anecdotes, on se chambre même mais on est surtout heureux d’avoir partagé cette aventure ensemble. C’est donc non sans une certaine émotion que nos chemins se sont séparés. Nul doute que nous garderons contact. Pour ma part, je vais rester ambassadeur pour la marque car le SP 6.0 m’a vraiment aidé dans la préparation que ce soit en force ou en récupération.
Sinon comment ne pas conclure ce récit sans parler de la magie de ce mythique marathon comme un pied de nez à l’intolérance ambiante. Sincèrement et au-delà de ma préférence pour le trail au bitume, j’avais quelques appréhensions vis-à-vis de la pollution, et du contexte. Au final, j’ai passé une matinée inoubliable au cœur d’une ville magnifique empreinte des plus grands moments de notre histoire, sous un ciel bleu et entouré de chaleur humaine en participant à cette épreuve particulièrement cosmopolite (160 nationalités). Alors oui on pourrait parler pendant des heures de la polémique du coureur qui s’est offert sa minute de gloire télévisuelle devant les kényans et s’est fait critiquer par les présentateurs mais sincèrement faut-il résumer la course à ce fait ? Je ne le pense pas. Voilà c’était une journée extra. Merci au staff de Compex qui a été vraiment super sympa et disponible pour nous, merci à la team pour cette ambiance et cet état d’esprit excellent. Que vous soyez un athlète de haut-niveau ou même débutant, je vous invite à postuler pour la team 2017 à l’automne prochain … Ah oui, j’oubliais, que Paris est belle sans voiture …
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